Comme plusieurs d’entre vous le savent, je suis, à la base, un enseignant de musique et j’ai les arts à cœur!
À l’approche des Jeux Olympiques de Beijing, on réalise combien d’argent et d’effort est dépensé dans les sports. Toute cette énergie dépensée dans un seul domaine pourrait rendre d’autres domaines jaloux. Ce que nous oublions souvent est que tous ces efforts ne viennent pas seulement du côté des sports.
Récemment, je discutais avec mon cousin qui a fait, pendant plusieurs années, de la course sur piste et a été entraîneur lors de diverses compétitions sportives. En regardant le marathon, qui est d’après lui le plus prestigieux sport des Jeux Olympiques, il m’a fait remarquer que la plupart des coureurs portent les mêmes chaussures. (En passant pour ceux qui ne savent pas d’où vient le mot marathon et la distance de 42.2km… C’est en réalité la distance qui se trouve entre la ville de marathon en Grèce et le stade olympique à Athènes).
De retour à nos pommes, vous avez probablement deviné que la raison pour laquelle la plupart des coureurs utilisent ces chaussures est parce qu’elles sont les meilleures. Des heures et des années de recherches par des ingénieurs, coureurs, physiothérapeutes, docteurs, etc. ont été mis en place dans la création de cette paire de souliers qui, selon leur recherche, « propulse » les pieds des coureurs plus facilement vers l’avant ce qui peut améliorer leur performance de 4%. Sur une distance de 100m c’est une fraction de seconde mais sur distance de 42km c’est beaucoup. On est loin des courses nu-pied! Cette propulsion est en d’autres mots un avantage. Alors, est-ce que l’utilisation de ces chaussures devrait être autorisée? Est-ce que cet avantage « mécanique » passive (en gros ils ont inventé une mousse et ont placé une couche de fibre de carbone qui absorbe et relâche une certaine quantité de force grâce à la compression de celle-ci… un peu comme des ressorts) ? On se souvient bien du questionnement lors des jeux de 2012. M. Pistorius courait avec des prothèses parmi les autres coureurs sans handicap. Certains argumentaient que ses prothèses lui donnaient un avantage injuste. Tout cela m’apporte à dire que dans les compétitions sportives, il n’y a pas seulement le sport qui gagne, mais plein de domaines aussi! On bénéficie de ces découvertes tous les jours.
Je compare ça un peu aux courses de formule 1. La technologie placée dans ces voitures vaut des millions de dollars! Et ces voitures les utilisent! Ce qui est spécial est qu’en amont, des ingénieurs prennent ces découvertes technologiques et les transfèrent par la suite à nos propres « voitures normales ». Alors devrions-nous être jaloux qu’il y ait beaucoup d’argent dépensé dans ces sports dits d’élite? Nous allons en profiter aussi!
Vous vous demandez sûrement pourquoi j’ai commencé cette « pensée » précisant que je suis enseignant de musique. Alors qu’on ne réalise pas combien les sports peuvent faire de nombreuses découvertes, quel est leur impact sur le plan musical et artistique?
D’après quelques petites recherches, j’ai découvert qu’entre 1912 et 1948, un artiste pouvait compétitionner et recevoir des médailles pour ses œuvres lors de Jeux Olympiques! Les artistes qui le désiraient devaient soumettre leurs oeuvres, inspirés par le sport. Ces œuvres étaient divisées en 5 catégories: architecture, littérature, musique, peinture et sculpture.
Malheureusement, étant donné un règlement stipulant que seuls des amateurs peuvent participer aux Jeux olympiques, les compétitions artistiques ont été remplacées par le programme culturel olympique, car on considérait ces artistes comme professionnels. Bien que c’est dommage, ces compétitions comprenaient certaines problématiques qui pouvaient rendre les verdicts un peu difficiles. Tellement qu’il n’était pas rare que les officiels remettent 2 ou 3 médailles de la même couleur ou même parfois aucune médaille… Par exemple, les œuvres musicales proposées étaient remises en format papier et les juges devaient, en regardant seulement ces papiers, juger quel des pièces était la meilleure. Écouter la même pièce, jouée à différents temps, par différents orchestres, par différents musiciens et chefs d’orchestre peut changer complètement une pièce! Les habiletés des juges à « imaginer et entendre » des pièces devaient donc être très subjectives.
Ceci dit, comme mentionné plus haut, au lieu de tout placer de côté les arts, ils ont implanté un programme culturel olympique obligatoire! Ce programme a été mis au point afin de « promouvoir les relations humaines, l’entente mutuelle et l’amitié entre les participants lors des Jeux olympiques ». Alors qu’on dit souvent que faire partie d’une équipe sportive peut aider les personnes à devenir plus emphatiques, se forger des liens d’amitié, etc. C’est spécial de voir comment on inclut de la musique pour « faire ce travail »…
À tout cela, je me souviendrai toujours de l’ouverture des Jeux olympiques de 2008 en Chine. Ce spectacle extraordinaire qui nous a présenté la perfection chinoise grâce à leur synchronisation incroyable et le partage de leur culture était à couper le souffle. Il faut dire que ces spectacles d’ouverture et fermeture n’ont pas toujours été autant grandioses. Les pays dépensent des sommes faramineuses en argent afin de démontrer leurs prouesses techniques, artistiques et culturelles, transmettre la fierté de leur pays et de leur culture.
Il ne faut surtout pas oublier combien d’importants sont nos hymnes nationaux lors des remises des médailles… Ces hymnes nationaux nous démontrent comment une simple musique peut nous créer un sentiment d’appartenance à un groupe( notre pays). Le choix des interprétations des hymnes est méticuleusement fait tout en montrant nos drapeaux qui sont eux aussi considérés comme des œuvres d’art représentant nos cultures!
Je termine donc cette petite réflexion sur quelques questions.
- Comment pourrions-nous intégrer plus de musique dans nos vies?
- Comment pourrions nous réintégrer les disciplines artistiques en compétitions dans les jeux Olympiques?
- Que souhaiterais-tu voir comme innovation musicale ou artistique aux Jeux olympiques cette année?
- Quelle place penses-tu que les arts devraient prendre lors des Jeux olympiques?
- Dans le futur, quelle place penses-tu que la musique aura dans nos vies?
- Comment sera la musique de notre futur?
- À quoi ressembleront les instruments du futur?
J’ai hâte de vous lire :).
Marc-André Pelletier
Spécialiste de programmes chez Labos Créatifs
Marc-André Pelletier est diplômé d’un baccalauréat en Éducation musicale de l’Université de Moncton avec une majeure en musique et une mineure en Histoire ainsi qu’une maitrise en éducation concentration: leadership, évaluation, programmes et politiques éducationnelles de l’Université d’Ottawa . Chanteur classique de formation, il joue aussi plusieurs autres instruments, dont la guitare et le trombone.
Enseignant depuis 2010 dans la région d’Edmundston Marc-André a toujours été présent dans le domaine musical de sa région. Il est, entre autres, le cofondateur et codirecteur du Choeur virtuel de l’Acadie. Créatif de nature, il a toujours été passionné par la technologie et la composition musicale. Il s’est donc joint à l’équipe des Labos Créatifs depuis septembre 2021 comme spécialiste de projets.